« Ils arrivent... » La prophétie qui s’inscrit sur l’écran ne concerne pas les successeurs de Patrick Le Lay et d’Étienne Mougeotte mais... les extraterrestres, qui débarqueront cet été sur TF1. Devant un parterre de journalistes réunis à l’occasion du Marché international des programmes de télévision (MIP TV) de Cannes, TF1 a présenté ses prochaines fictions, à commencer par son feuilleton estival, Mystères. La chaîne privée a sorti la grosse artillerie : 14 millions d’euros de budget, douze fois cinquante-deux minutes et moult effets spéciaux pour « flirter avec le paranormal et plus si affinités », selon Takis Candilis, directeur de la fiction.
Dans les programmes de TF1, Mystères n’est pas un ovni : l’heure est définitivement aux cinquante-deux minutes. Les chiffres sont à ce titre éloquents : en 2006, la chaîne leur a consacré une vingtaine de soirées, cette année, TF1 passe à la vitesse supérieure avec soixante soirées entièrement dédiées à la série, française ou étrangère. Pour les premières, TF1 dit travailler « d’arrache-pied » à de nouvelles productions. Outre la deuxième saison de Section de recherche, la chaîne diffusera, à partir du 3 mai, l’adaptation française de New York, section criminelle sous le titre Paris, enquêtes criminelles, avec Vincent Perez. « Nous sommes passés à la semi-industrialisation, prévient Takis Candilis. Avec des ateliers d’écriture de scénarios, des comédiens disponibles sur le long terme et des décors gigantesques. » Ainsi pour la - série l’Hôpital, actuellement en tournage, la production a construit à Angoulême un décor de 2 000 m2 où de jeunes comédiens incarnent une bande - d’internes sympathiques... Le - cinquante-deux minutes est encore à l’honneur dans les mini-séries (deux fois cinquante-deux minutes) de thrillers. Adapté du roman éponyme de Patricia MacDonald, Un admirateur secret fera de Claire Keim une femme harcelée par Thierry Neuvic. La Taupe réunira Ingrid Chauvin et Linda Hardy. Enfin, dans la Chute, Joséphine Serre (la Babou de Julie Lescaut) est injustement jetée dans les geôles indonésiennes. Que les amoureux du genre se rassurent, « le quatre-vingt-dix minutes n’est pas mort », assure Étienne Mougeotte. Il reste un format de prédilection pour les comédies : Ali Baba (deux fois quatre-vingt-dix minutes) réunira - Gérard Jugnot et Michelle Bernier, tandis qu’Ingrid Chauvin et Yves Rénier forment un couple improbable dans le Monsieur d’en face.
Vingt ans après sa création, l’heure est au bilan pour la première chaîne. « Nous avons de quoi être fiers de ce que nous avons fait », a estimé Étienne Mougeotte, rappelant qu’en vingt ans, la première chaîne a injecté un milliard et demi d’euros dans la fiction. Sur le départ, le vice-président a condamné le système « inégalitaire » des droits de rediffusion : « Nous finançons la quasi-totalité du produit et nous devons ensuite racheter ce que nous avons entièrement financé. » Par ailleurs, Étienne Mougeotte a dénoncé le « mouvement de concentration générale » de la production : « Le système est perverti par des grands groupes. L’intervention des fonds de pension est un vrai problème. » Décidément, le vent tourne à TF1... |