Un épisode au féminin intéressant, avec quelques bonnes
scènes de tribunal et une fin satisfaisante, mais l’ensemble est trop
irrégulier pour être pleinement convaincant.
Si la semaine précédente, l’épisode était centre sur
Stabler, cette fois-ci, c’est le “Benson Show”… Et c’est pour moi un motif de
complainte, puisque je préfère lorsque SVU assume son statut d’ « ensemble
show ». Munch n’a dans cet épisode que de minuscules répliques, dont une en
contradiction avec son personnage, mais nous verrons ça plus tard…
Bref, une fois n’est pas coutume dans SVU, la victime dont
la découverte ouvre l’épisode, est en vie. Elle a été agressée et violée ( ?)
dans le restaurant qu’elle tient avec son mari, alors qu’elle buvait seule ( ?)
un verre de vin après le service.
Mais cette jolie blonde contusionnée par terre, c’est…
Mais oui, c’est elle ! Josie Bissett aka Jane Mancini dans „Melrose Place“ !!!
(Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec mes goûts « sériesques »
déviants, sachez simplement que « prime time soap » n’est pas pour moi une
catégorie rédhibitoire en matière de séries et que si je devais établir un TOP
20 des meilleures séries de tous les temps, « Melrose Place » et « Dynasty » ne
seraient peut-être pas au plus haut, mais seraient tout de même présentes !!!)
Notre victime s’appelle Jennifer Fulter. C’est assez
anecdotique, excepté lorsque son mari donne du "Jane" à tout va ! (Rapport à
son personnage de Melrose Place, vous saisissez ??)
Passons ! Pendant le premier segment, l’enquête se focalise
sur un jeune tagger aperçu sur les lieux de l’agression. Au bout de 10 minutes,
Jane se décide à donner sa version de l’histoire (c’est assez pénible en ce
moment, les victimes qui tardent à éclairer les enquêtes…) : son mari, d’avec
lequel elle est en instance de divorce, est venu la voir au resto pour discuter
affaires, la situation s’est envenimée, il a commencé à la violenter, puis a
tenté de la violer avant qu’elle lui dise qu’elle était enceinte…
La version du mari est légèrement différente. Il nie tout
acte de violence (malgré ses précédents en la matière) et explique qu’une fois
au courant de l’état de sa femme, il l’avait sermonné sur le fait qu’elle
buvait de l’alcool. Elle se serait énervée, et dans l’agitation du moment,
serait tombée par terre. On rajoute un radiateur, on déplace l’intrigue en
Lituanie, et on obtient « SVU : ripped from the French headlines » !!!
Libre à chacun de trouver ça drôle ou pas !
Face aux arguments de l’avocate du mari (le fait que la
victime a désigné au début de l’épisode un mauvais coupable et le fait qu’elle
boit alors qu’elle est enceinte), Novak trouve un arrangement, laissant
l’accusé en liberté tout en lui ordonnant de rester à une certaine distance de
sa femme.
Quand B&S annonce la nouvelle à Jane, un verre à la main,
et que Stabler lui fait une remarque à ce sujet, elle leur confie son intention
d’avorter.
Quelques instants plus tard, elle est assignée par son mari au tribunal
familial dans le but d’être forcée à mener sa grossesse jusqu’au bout !
Novak confirme l’inanité des poursuites, mais Jane est tout de même
obligée de se présentée. Elle lui conseille une avocate.
On assiste alors à un échange au tribunal entre deux avocates pro- et anti-
avortement, et on commence à taper dans ses mains, en se disant que les
scénaristes de « Law & Order » ne sont jamais aussi forts que sur des sujets
aussi polémiques que l’avortement…
Le juge tranche en la faveur de Jane, dont la tendance à la
bouteille fut cependant mise en lumière, au bout de trois minutes, tout en lui
priant de revenir sur sa décision… Ce qu’étrangement cette dernière décide de
faire !
Benson l’emmène alors voir une spécialiste du « Fetal
Alcohol Syndrom » qui nous explique pendant trois minutes, de façon très
magistrale et un peu ennuyeuse, que l’alcool peut provoquer de graves troubles
de développements chez le futur individu…
Jane n’a pas trois secondes pour réfléchir qu’elle est de
nouveau assignée en justice par son mari, qui porte plainte contre elle et le
tribunal familial pour négligence à l’encontre de son futur enfant… Pas mal !
S’en suit une discussion peu intéressante à la brigade du SVU sur ce
sujet, Munch prenant fait et cause pour l’opinion du mari !! De la part de
Munch, c’est étrange… On connaît, pour sûr, sa petite misogynie qui ne ressort
que lorsqu’il parle de ses ex-femmes, mais on connaît encore plus sa farouche
volonté de voir le gouvernement intervenir le moins possible dans les affaires
privées de ses administrés…
Au procès, on apprend avec surprise, qu’aux US, une femme a été forcée de
faire une cure de désintox’ car, accro au crack, elle avait donné naissance à 5
enfants mal formés et était enceinte d’un sixième… Cependant, pour Jane,
l’alcool n’est pas une substance illégale et elle n’en est qu’à son premier
enfant.
Son mari va tenter de montrer qu’elle est alcoolique, et une fois la liste
de ses témoins soumise, le procès est suspendu.
B & S discutent avec l’un d’entre eux, une ancienne prof de Jane, qui leur
apprend qu’adolescente, celle là avait une tendance à la fête et à l’ivresse et
qu’elle est tombée enceinte, confiant son enfant à l’adoption.
B & S, dans la scène suivante, retrouvent la famille qui a
recueilli l’enfant (ils sont forts quand même !) et découvrent que la jeune
fille est atteinte du syndrome décrit plus haut…
Suite à cette découverte, le tribunal ordonne à Jane de ne
plus boire et de se présenter dans un centre pour une cure « ouverte », lui
permettant de travailler.
Benson se rend chez Jane pour prendre des nouvelles et la
trouve en train de siroter un rhum coca ! Ni une, ni deux, elle lui passe les
menottes…
Jane repasse alors devant le tribunal, mais cette fois, il y
a un jury. Elle risque d’être enfermée dans un centre de désintoxication
jusqu’à la fin de sa grossesse. Le seul argument de Novak est notre amie
melrosienne a enfreint un ordre du tribunal. Celui de la défense est tout de
même plus percutant : si l’Etat empêche toutes les conduites dites à risques
des femmes enceintes, celles-là ne deviendront plus que des « réceptacles à
fœtus » !!
Le problème qui se pose est comme souvent la balance entre le cas
particulier et la généralisation. En conscience, on se dit que, bien sûr, le
mieux est d’empêcher Jane de boire, mais les conséquences d’une telle décision
judiciaire peuvent être très graves du point de vue des libertés individuelles…
Aaargh, les bons dilemmes à la « L&O » !!!
Le jury acquitte Jane !
Pour la scène finale, on retrouve Benson et Jane devant la
maison des parents adoptifs de son premier enfant. Elle se sent coupable.
Benson lui propose d’aller parler avec sa fille. Elle est hésitante, mais se
décide finalement.
Cette scène ne verse aucunement dans le pathos et est d’une importance
extrême pour l’ »intégrité » de l’épisode, car deux choses n’ont pas été
soulignées : 1) toutes les femmes sont inégales devant le syndrome LAS, donc la
mère n’est pas seule responsable, et 2) les enfants atteints de ce syndrome
restent des personnes à part entière. Le final permet de réhabiliter l’enfant
de Jane dans ce cadre et de plus être seulement l’abominable conséquence du
comportement néfaste de sa mère.
En conclusion, un épisode intéressant, mais une fois de
plus, je me suis demandé si un tel sujet n’aurait pas été mieux traité dans le
cadre plus strict mais au combien passionnant de « Law & Order : classic »… Je
n’ose imaginer les prises de becs entre Jack, Serena et ce vieux réac’ de
Branch… |