Cette semaine, SVU se détache une nouvelle fois des crimes
sexuels et aborde un thème hautement polémique : les nouvelles formes de racisme
post 11/09…
L’épisode est intéressant, dans ses réussites et dans ses maladresses, pendant
les trois premiers actes… L’acte final, par ses pirouettes scénaristiques hors
de propos, est pathétique et gâche l’ensemble.
Une jeune femme musulmane a été violée et brûlée vive dans
une ruelle.
Crime passionnel, crime raciste ?
Cragen : « Whatever it is, let’s be careful not saying
muslin men like to burn their wife. »
Munch : “No, when they want to burn people, they flight an airplane full of
gasoline into an office building.”
Wong : “Excuse me, but they were extremist.”
Munch : “Sorry, but my next door neighbour is an Iranian. At airports, even
he scares when he saw middle east passports. Let’s get real, people know it’s
wrong but they think it anyway.”
Le ton « idéologique » de l’épisode sera celui de cet
échange : laisser à entendre les pires clichés racistes envers les Musulmans,
exprimer les paroles de la tolérance et de la raison sur le sujet, ne pas nier
le sentiment irraisonné assimilant musulmans et terroristes vivace depuis le 11
septembre à New York…
Il est évident que cet épisode n’est pas un pamphlet
dogmatique, qu’il met en scène des personnages aux multiples opinions, sans
asséner des vérités, et que c’est au spectateur d’avoir suffisamment de recul
face à chaque ligne de dialogue, pour ne pas penser que tel personnage exprime
l’opinion d’une majorité ou que la pensée correcte est celle de tel autre
personnage : c’est la marque même de « Law & Order »…
Si l’épisode parvient dans la plupart des scènes à garder
cet équilibre « confrontation d’opinions », il y a tout de même, selon moi,
quelques dérapages…
Premier exemple au milieu de l’épisode. Un second crime sur
le même mode opératoire vient d’être commis sur un jeune homme lui aussi
musulman. Les deux victimes avaient en commun d’appartenir à une association
visant à rapprocher les communautés juives et musulmanes. B&S annoncent cette
nouvelle mort à un membre juif de l’association.
Sa réaction est la suivante.
« Tarik était formidable. Combien d’Arabes vous disent qu’Israël est un
grand pays ? »
Il n’y aura aucune réaction à cette affirmation. C’est assez dommageable à
mon avis, et une fois n’est pas coutume, dans le contexte de cet épisode, cette
phrase semble être une affirmation de bon sens…
Second exemple plus tard dans l’intrigue. L’assassin présumé
est arrêté et l’ensemble du SVU tente de lui faire avouer ses crimes.
Stabler tente de l’amadouer en abondant dans le sens des clichés éminemment
racistes et haineux que profère l’accusé. Je trouve cette scène assez
maladroite. Pendant quelques minutes, on assiste à un flot de théories racistes
sans contre point. Heureusement que Benson est dans la salle d’interrogatoire :
elle représente la raison à ce moment là, mais je la trouve trop effacée…
De plus, cette initiative de coercition intellectuelle temporaire de la
part de Stabler ne donne aucun résultat. Tutuola aura des résultats quasi
immédiats en traitant l’accusé de « psychopathe »…
Pourquoi avoir infligé au spectateur un dialogue aux relents racistes
pendant quelques minutes, sans que ce la n’aboutisse à la moindre évolution
dramatique ??
A l’arrivée de l’avocat de l’accusé, un champion des
affaires de crimes racistes (« hate crimes »), l’épisode prend une tournure
décevante et évacue d’un seul coup le thème de la paranoïa ambiante américaine…
Il veut prouver que son client a une prédisposition génétique à la violence
et à la haine. A ce moment, on est comme Novak. Incrédule devant le peu de
sérieux de cette défense. Seulement, une dizaine de minutes va être prise pour
démonter la théorie de la prédisposition génétique à la haine envers un groupe
d’individus particulier… De plus, il faut attendre un rebondissement de dernière
minute peu crédible !
Enfin, lorsque l’affaire est bouclée, on apprend dans la dernière phrase de
l’épisode, que le coupable vient d’être assassiné en prison par des Musulmans
(l’accusé avait assassiné en détention provisoire son compagnon de cellule
musulman…)
Cette conclusion de l’intrigue n’a aucun intérêt ! Elle ne met rien en
perspective et est assez pathétique.
Dommage ! |