Le titre de ce nouvel opus pourrait être celui de quasiment
tous les épisodes de la série tellement SVU nous a habitué à dépeindre des
pervers plus tarés les uns que les autres…
Mais aujourd’hui, on pourrait accoler cet adjectif à quasiment tous les
personnages qui jalonnent l’histoire.
Au personnage principal, évidemment… Billy Tripley, un
décalque de Michael Jackson : multimillionnaire, président d’une compagnie de
jouets, dont l’appartement ressemble plus à un parc d’attraction qu’à la
demeure d’un célibataire de 35 ans, dans lequel il organise de nombreuses fêtes
avec des enfants (avec le consentement de parents très naïfs) et où parfois il
avoue dormir avec certains d’entre eux (en tout bien, tout honneur selon lui…)
A la petite fille de 10 ans, atteinte d’une leucémie, qui
clame avoir été abusée par le Jakson SVUesque dans la deuxième partie de
l’épisode.
A la grand mère de la gamine, qui, on le découvre à la fin
de l’épisode, empoisonnait à petit feu sa petite fille avec des doses de
mercure pour simuler la leucémie, attirer l’attention de Tripley et inventer
une histoire d’attouchements pour gagner beaucoup d’argent… Enfin, malade,
c’est à voir… C’est sûr que Granny, une fois mise face à ses forfaits par la
SVU et face à Novak, aimerait pouvoir de réfugier dans l’excuse de la maladie,
du type Munchausen par procuration, mais Novak n’est pas du genre à se laisser
mener en bateau…
A la famille du petit Jeremy Jr., dont l’étude du
fonctionnement par B&S va être à la base de toute l’intrigue. En effet, lors du
pré générique, le SVU enfonce la porte de l’appartement de cette petite
famille, appartement qui était sensé abriter un psychopathe sur le point
d’exécuter une gamine de 5 ans qui se vantait de ses exploits à venir sur le
net. La réalité est autre, mais pas moins glauque : il n’y avait de meurtre en
instance, mais les délires sadiques du garçon de 10 ans sur Internet et sa rage
qui explose à tout instant permettent à Wong-le-medium de déterminer que Jeremy
s’était fait abuser... Par Tripley/Jackson en l’occurrence. La SVU déterre de
plus un accord de confidentialité impliquant Tripley, les parents du garçon et
des versements de plusieurs millions de dollars… Entre le sentiment de
culpabilité de la mère, l’avidité du père (qui ira jusqu’en prison pour ne pas
briser l’accord) et Jeremy, dire que cette famille est malade est un euphémisme…
Pour lier tous ces personnages tous assez pathétiques dans
leur genre, les scénaristes utilisent un fil narratif complexe aux
rebondissements, judiciaires pour la plupart (donc impliquant la formidable
Diane Neal !), et intelligents, qui permettent à l’intrigue de dépasser la
simple illustration de l’affaire Jackson et de réaliser un épisode passionnant
à la conclusion effrayante…
En effet, Jeremy restera introuvable jusqu’à la fin de
l’épisode, caché par ses parents, au Canada apparemment, et l’accusation
mensongère de la grand mère cupide permettront à Tripley de savourer la fin des
ses problèmes judiciaires sous l’œil bienveillant des médias au milieu d’une
grande fête… pleine d’enfants…
Enfin, quelques touches d’humour bienvenues parsèment
l’épisode et permettent de respirer l’espace d’un instant au dessus de ce
marais d’horreur. J’aime beaucoup le passage où dans un resto de la ville,
Novak et son mentor aka maman Green (Marlo Thomas) discutent de l’affaire, au
point mort à ce moment. Et ce malgré le fait, s’emporte Novak, que le gamin est
tout de même capable de situer une marque de naissance sur le pénis de Tripley.
Silence gêné dans tout le resto. Maman Green, amusée, balance un « She doesn’t
go out much ! » salutaire. Cette scène rend encore un peu plus humain et donc
plus attachant le personnage de Casey Novak et l’éloigne du statut DA-robot
qu’était un peu trop souvent Alex Cabot.
S’il est une chose qu’aura réussit la saison 5 de SVU, c’est bien
l’intégration à l’ensemble de ce nouveau personnage, qui est devenu en une
dizaine d’épisode le plus intéressant de toute la série… |