Parfois, il m'arrive de crier devant ma télé. Quand, par exemple, Justine regarde la K7 révélant l'identité du meurtrier, s'exclame "Oh My God !" et que l'épisode s'arrête ! (C'est dans "Murder One" pour les derniers des incultes...)
Ou bien quand Vaughn annonce à Sydney :"You've been missing for two years"... (Oui, je sais, la saison 3 était moins bien que la 2, remettez vous !)
Enfin bref, il est des moments où la frustration peut confiner au comble de l'enthousiasme... C'est tout le principe du cliffhanger réussi !
Et bien figurez vous qu'à la fin de cet épisode de SVU, j'ai ressenti les émotions de ces moments magiques...
Pourtant, c'est "L&O : SVU"... Un formula show... Où chaque histoire est bouclée à la fin de l'épisode... Et ce n'était pas un épisode en deux parties...
Allez, je vous raconte pourquoi cet épisode et sa fin sont fabuleux...
L'intrigue est simplissime. Une jeune fille crie au viol. L'homme incriminé nie et parle de relation mutuellement consentie.
C'est la parole de l'un contre celle de l'autre.
On assiste aux relevés médicaux chez la victime présumée et le bourreau présumé (ce qui nous permet de vérifier que Bill Campbell tient toujours la forme et que même barbu il dégage un sex appeal ahurissant... C'est autre chose que ce D'Onofrio au charisme sexuel d'huître de l’île d’Oéron).
Benson soutient la version de la femme. Stabler penche du côté de l'homme.
Lorsque Campbell utilise sa fille pour se sortir de cette histoire, Stabler semble changer d'avis.
Mais la femme menace de poursuivre Stabler pour tentative de viol. Stabler revient sur ses positions initiales, et Benson n'est plus sûr de ses convictions. (Au passage, on apprend que Stabler s’est fait plaqué par sa femme et qu’elle est partie avec les enfants).
Le spectateur est balotté d'une version à l'autre pendant tout l'épisode, sans que jamais il ne puisse décider de la véracité de l'une ou l'autre. Au fur et à mesure, Stabler et Benson se retrouvent dans la position du spectateur, indécis.
La mise en abyme devient flagrante lorsque les deux détectives assistent au procès qui récapitule ce qui s'est joué devant leurs yeux, sans qu'aucune certitude nouvelle n'émerge.
Il ne reste que le jury pour décider.
Qui revient avec un verdict.
"We find the defendant..."
Exective Producer Dick Wolf.
Aaaaaaaaaaaaah !
On ne sait pas, on ne saura jamais, et on ne pourra jamais savoir.
Effectivement, dans ce cas, la décision du jury n'a aucune importance.
Ce qui est finalement effrayant dans cet épisode, c'est que le jury n'ait pas été bloqué. Peu importe sa décision.
Ne pas donner le verdict du jury aurait pu n'être qu'un gimmick de pure forme. C'est au contraire la plus aboutie des fins possibles pour une telle histoire.
Un épisode parfait.
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