L’épisode prend toute sa saveur avec la dernière scène.
Et pourtant, après 42 minutes d’enquête policière et de joutes verbales au tribunal autour d’une possible influence criminogène des jeux vidéo sur des personnes fragiles, une insertion dans la vie privée de Stabler dans la cuisine avec son fils en train de jouer avec une console portable pouvait être particulièrement lénifiante…
Je vous dépeints ça.
Stabler fait la vaisselle et regarde son fils, d’une dizaine d’année, dont les yeux sont fixés sur sa console. Il lui raconte qu’il a gagné une affaire, qu’un verdict de culpabilité a été rendu dans l’une de ses enquêtes.
Son fils, gentil, lui dit que c’est bien, mais reste rivé sur son jeu de hockey.
Stabler lui demande alors s’il doit vraiment jouer à la console toute la journée.
« Pourquoi pas ? J’aime bien ».
« Hmmm, on pourrait peut être faire autre chose. Ensemble. »
« Comme quoi ? » (Le gosse éteint son jeu – ou bien le met en pause, c’est plus probable…)
« Hmm, je sais pas. Jouer aux cartes, faire un scrabble… »
- Silence embarrassé du fils et du père –
« Peut être, juste parler. »
Alors, selon vous, quel plan adéquat peut terminer cette scène et la rendre jubilatoire ?
1. Fondu noir. Stabler et son fils, de loin, hilares, jouent au scrabble, sur « Somewhere over the rainbow » d’Israel Kamakowiwo Ole.
2. Fondu noir. Stabler et son fils, de face, chacun une manette de console dans les mains, jouent, hilares, à un jeu de baston sur la console de salon, avec en fond sonore « Somewhere over the rainbow » d’Israel Kamakowiwo Ole.
3. Le gamin sourit et répond : « Ok. Parlons. » Plan sur Stabler, muet, interloqué, bouche bée…
Alors Benjamin, les résultats ?
« 57% des téléspectateurs américains ont choisi la fin n°2, et 82% des téléspectateurs français la fin n°1. »
Marianne, une réaction ?
Effectivement, les téléspectateurs ont de la merde dans les yeux, les oreilles et le cerveau… Mais heureusement que SVU ne fonctionne pas de la même façon que « La Nouvelle Star »… La fin n°3 est la vraie, la seule qui mette en abîme tout l’épisode et pointe de nouvelles interrogations et une autre piste de responsabilité dans ces affaires qui tourne autour des médias criminogènes…
Quand on pense que l’assassin drogué aux jeux vidéo violents est le fils d’Ava (cf. - Nip/Tuck… Et il est impensable que tout personne se disant amatrice de séries puisse être passée à côté de ce chef d’œuvre de la télévision… La saison 2 est un pur bonheur !), il est évident que même le plus demeuré des programmeurs de jeux violents ne peut être plus responsable des actes des joueurs que les joueurs eux mêmes.
Avec les interventions de Huang et de Novack, les scénaristes balayent avec brio les affirmations (souvent péremptoires) de ceux qui voient en films, jeux vidéo, mangas et autres séries télé des causes d’actes violents. Et non, il n’y a pas que Ségolène Royale et « Familles de France » pour penser ce genre de choses…
Et en même temps, il est difficile d’évacuer cette possibilité d’un revers de la main… Voir une intervention de Raffarin sur la France d’en bas, une allocution lénifiante de ce qui est notre Président depuis 10 ans sur la constitution européenne ou bien François Fillon parler de quoi que ce soit, moi, ça me donne des grosses pulsions de violence…
M’enfin, pour ménager les susceptibilités de nos amis de Droite/amateusr de « Law & Order », (faudra m’expliquer comment c’est possible, enfin pour les saisons pré-Fred-Dalton-Thompson…), je vais m’arrêter là… Et oui, Rlefourbe, je parle de toi !
Un petit bémol sur cet épisode. Olivia n’est présente que pour dire qu’elle ne sera pas là, avec la bonne excuse du témoignage au tribunal sur une autre affaire… D’un seul coup, petite bouffée anxiogène : « Oh My God ! Ice T va apparaître plus que nécessaire… » (C'est-à-dire qu’il va parler et se mouvoir, les deux choses qu’il fait encore plus mal après exprimer des émotions en tentant de mobiliser des muscles faciaux !) Heureusement, il n’en est rien… Mais il ne perd rien pour attendre…
- Allo, l’hélicoptère méchant tournant autour de Chicago ?
Oui, maintenant que ton boulot est fait avec ce pauvre Romano, c’est quand tu veux que tu viens faire un petit tour du côté de New York… Y’a du sang frais dans les rues (Ice T, tout le cast de CSI :NY) et dans les bureaux (Oui, Thompson, on parle de toi !).
|