Cet épisode est à nouveau l’occasion d’un cross-over (ça n’arrête plus en ce moment, et je sais bien que je n’ai pas encore reviewé le double épisode SVU/TbJ, mais l’annulation du 3ème spin off est encore trop proche pour que je puisse m’y replonger sans douleur ni accablement…), mais celui là est d’un genre très particulier. Il intègre des personnages d’une série disparue depuis plus de cinq ans et d’un genre totalement différent.
En effet, dix ans après sa dernière apparition dans « Beverly Hills 90210 », Emily Valentine est de retour. Et, cher lecteur, ce n’est pas la peine de tenter des réflexions qui suggéreraient que ce personnage t’est inconnu : tout le monde se rappelle d’Emily, le seul véritable amour de Brandon, celle que Kelly n’aura jamais pu remplacer dans le cœur du fiston Walsh… Tout le monde se rappelle de leurs adieux déchirants suite au dilemme cornélien auquel s’était trouvée confrontée cette pauvre Emily : rester à Sunnydale High School ou bien réaliser son rêve et aller travailler en France avec Jacques Yves Cousteau (sic) !
La première nouvelle est qu’Emily est rentrée en France et qu’elle a retrouvée Brandon… Mais finis les études piscicoles de l’une et le journalisme d’investigation politique pour l’autre ! Les californiens ont été hachés par la grosse pomme, et Brandon (j’y crois pas, Jason Priesley se l’est joué Lena Olin, et n’a pas accepté de reprendre son rôle ! Le nouvel acteur a l’air nettement moins benêt et fausse un peu la donne…) est maintenant simple vigile dans une boîte quelconque dans le Queens…
Mais la plus grande déchéance aura été celle de Cindy Walsh, la gentille moman qui s’était éxilée à Hong Kong avec Jim… Elle aussi est revenue aux Etats-Unis, mais elle aura reçu en pleine tête le revers du rêve américain…
Elle est la première de nos amis spellingiens à apparaître dans cet épisode. Benson et Stabler sont à la recherche d’une femme dont les anti douleurs ont été retrouvés dans les affaires d’un dealer de médoc’ accusé d’avoir tabassé une junkie à la sortie d’une boîte. Ils arrivent jusqu’à une vieille femme qui fait la manche avec un golet de café à un carrefour de Manhattan… Et cette vieille femme, c’est notre amie Cindy… Qui n’a plus toute sa tête, et dont la déposition est sujette à caution : s’est-elle fait voler ses médocs ou les a-t-elle vendus ?
Mais on aurait du mal à lui en vouloir après tous les problèmes qu’a pu lui causer Brenda… Voir sa fille s’afficher en sorcière neuh neuh dans une production de bas étage oscillant entre le concours de T-Shirt mouillées (©Télérama) et une parodie cheap de « l’Immortelle », ça doit sûrement donner envie de se plonger dans la drogue…
Toujours est-il que B&S vont mener l’enquête dans la famille de Cindy. Emily sera la première à leur parler. Malgré leur minuscule appartement, les Walsh Jr. ont recueilli Cindy. Ah, il est bon de se rendre compte que l’argent n’est pas tout et que malgré les coups durs, Brandon a gardé son esprit boy scout et qu’il sait encore faire ce qui est bien.
A première vue… Car une révélation en cours d’épisode va nous apprendre que la vie des personnages de séries télé après l’annulation de leur show n’est pas celle des contes de fées…
La victime du dealer de médoc’ révèle l’identité de son second agresseur… Emily Valentine, elle-même ! Rhaaaa, je suis dégouté, Kelly aurait donc eu raison durant toutes ces années. Emily n’était pas faite pour Brandon !
Cindy révèle ensuite que Emily a fait connaître l’enfer de la drogue à son cher fiston autrefois père la vertu ! C’est Brenda qui doit bien se marrer, quelle ironie du sort ! (Quoiqu’entre les soirées à la coke avec Alyssa et les bastons avec Holly Marie, elle n’a pas de quoi être fière non plus…)
Alors quand Emily est retrouvée poignardée, tous les soupçons se portent sur la belle mère aigrie de ne pas avoir su protéger son fils… Mais c’est mal connaître les scénaristes de SVU, car un scénariste de SVU ne contente pas de tuer les méchants dealers de drogue qui vont voler en éclat la famille américaine… Ils montrent subtilement que les victimes de la drogue deviennent à leur tour des bourreaux. Et quel exemple plus emblématique pouvaient-ils choisir que la déchéance du plus grand de tous les personnages moraux des années 90 ?
Parce que tenez vous bien, c’est Brandon qui complètement toxico à forcé sa mère à vendre leur maison de Beverly Hills (aaah, l’éventualité d’une réunion de la belle équipe dans les prochaines années est sérieusement compromise… Vous imaginez une réunion des Ewing sans Southfork ? Heureusement que le Peach Pit Après La Nuit a été reconstruit dans « The OC » !). C’est lui qui l’envoie mendier dans la rue… C’est lui qui la fait dormir dans un cagibi et qui la bat durant certains accès de rage…
B&S finissent par avoir la conviction que le véritable meurtrier d’Emily n’est autre que… Brandon lui-même !!! Cindy a même été témoin de la scène. Malheureusement pour Novack, Cindy va se parjurer lors du procès, et risquer à nouveau sa vie en retournant vivre chez son evil-fiston… Et à ce moment, les scénaristes vont faire résonner une intrigue secondaire de l’épisode au cours de laquelle Stabler a fait jouer ses relations pour que sa fille soit blanchie après avoir été arrêtée ! Et oui, l’amour pour ses enfants est plus fort que l’éthique, que la justice, que la peur de la mort !
L’entrelacement de l’intrigue « 90210 après l’annulation » et de l'intrigue « SVU : le derrière des enquêtes policières » donne une grande force à ce cross-over, qui se révèle être le plus réussi de toute la galaxie « Law & Order » !
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