L'article qui suit est extrait de
Les grandes séries américaines de 1970 à nos jours
(Pages 178 à 182, 1996 aux éditions Huitième Art)
(Ouvrage malheureusement épuisé)
New York District
Par Alain Carrazé et Jean-Jacques Schleret
Au début des années 90, la télévision américaine vit proliférer les séries
dramatiques situées dans le monde judiciaire. En 1990, il n'existait pas moins de sept séries hebdomadaires qui, sous diverses formes,
se déroulaient dans un prétoire et avaient pour objet les joutes entre avocats, procureurs, victimes et coupables présumés, juges et jurés.
Le style de Perry Mason (qui poursuivait d'ailleurs sa carrière en téléfilms), faisait encore des adeptes en la personne de
Matlock. La loi de Los Angeles présentait les avocats des grandes métropoles dans leurs cabinets de luxe. Les procureurs
avaient leur série (Equal Justice). Les défenseurs publics se voyaient mis en scène dans The Trials of Rosie O'Niell
(interprétée par Sharon Gless), on pouvait voir des avocats un tantinet plus agressifs dans Against the Law et, pour une vision
plus "carrée" de la justice, il y avait La loi est la loi. Depuis lors, ce nombre n'a fait que croître, avec Guerres privées,
Un drôle de shérif, La voix du silence et Sweet Justice. L'affaire O.J. Simpson a eu un tel impact qu'elle a suscité
la création de Courthouse, l'adaptation télévisée du film The Client et surtout l'apparition de Murder One, dernière
en date des séries de Steven Bochco. "Cette évolution marque sans doute un besoin de 'restructuration" dans un monde actuellement
déstructuré", affirmait alors le producteur Dick Wolf. "Au moins, en ce qui nous concerne, nous allons
essayer de ne pas tomber dans la futilité que beaucoup de gens voient dans le système judiciaire. Nos héros vont véritablement s'impliquer
dans ce qu'ils font. Ils travaillent dur pour cela. Ils vont mettre de l'ordre dans ce monde désorienté." D'où le titre de sa série,
Law and Order (La loi et l'ordre), qui en France sera transformé a la dernière minute pour devenir New York District.
New York District est construite autour d'un concept très original.
C'est à la fois une série judiciaire et une série policière de type police procédural". Une séquence de prégénérique nous montre d'abord un
crime, un délit, ou la découverte d'un cadavre : un homme assassiné dans un parc, une femme retrouvée morte dans son appartement, un bébé
abandonné sous un fauteuil de la salle d'attente d'un grand hôpital, une petite fille qui s'évanouit a l'école à la suite de blessures...
Puis entrent en scène les inspecteurs qui vont mener l'enquête : les détectives Max Greevey et
Mike Logan. Sous les ordres du capitaine Cragen, ils
recueillent les éléments, indices et témoignages qui leur permettent de résoudre l'affaire et, peu a peu, la font apparaître sous son vrai
jour. "Nous usons beaucoup les semelles de nos chaussures pour trouver les témoins et leur poser des questions", explique
Christopher Noth, interprète du rôle de Logan. Ensuite, une fois l'affaire éclaircie et un suspect
appréhendé, vers la moitié de l'épisode, l'équipe du District Attorney Adam Schiff, en la personne
de ses adjoints, Ben Stone et Paul Robinette, prend
la relève et nous entraîne devant le tribunal... L'épisode se termine par un verdict ou un arrangement entre les parties. Cette structure
narrative, très audacieuse, avait déjà été tentée en 1963 par la série Arrest and Trial qui divisait chacun de ses épisodes (d'une
durée inhabituelle de 75 minutes) en deux parties : enquête et arrestation, avec Ben Gazzara dans le rôle du détective Anderson ; procès,
avec Chuck Connors dans le rôle du procureur Egan. Mais cette tentative ne dura qu'une seule saison. Comme d'ailleurs Chicago Story
en 1982, qui allait encore plus loin puisqu'elle traitait d'un cas criminel à la fois sous ses aspects policier, médical et judiciaire.
Pour ne pas courir le risque d'un échec identique, New York District se devait d'adopter un traitement différent.
Dick Wolf, créateur de la série, connaît bien le travail des policiers tel
qu'il est dépeint à la télévision : il a en effet participé a la conception de Hill Street Blues en tant que superviseur des
scénarios et a été coproducteur de Deux flics a Miami. Il a acquis une expérience solide en collaborant aux deux séries policières
les plus novatrices des années 80 et il saura donner à New York District le style semi-documentaire qui lui convient parfaitement.
"C'est une volonté parfaitement délibérée de notre part", déclare-t-il. "Et elle porte sur chaque détail : la camera à l'épaule, le
grain de l'image, les couleurs ternes, les dialogues superposés et le son d'ambiance très présent. J'ai voulu faire le plus "documentaire"
possible. En effet, l'image n'est pas fixe mais suit les protagonistes par à-coups ; les couleurs sont pâles et font ressortir d'autant
plus l'aspect "glauque" des rues de New York, les scènes de prétoire sont éclairées de manière minimaliste. En plus de quoi, le rythme est
très rapide, les scènes s'enchaînent sans temps mort : visite chez un témoin, interrogatoire d'un suspect, échanges de vue entre les
détectives, discussion avec le capitaine, sans longs plans d'arrivée en voiture, sans exposition ni plan de situation ; par exemple,
un témoignage est interrompu par l'ouverture de la porte derrière laquelle se tient les suspect. Même style rapide dans les scènes de
procès, au cours desquelles les interrogatoires cèdent la place aux discussions. Il n'y a que très peu de musique d'accompagnement.
Les séquences sont ponctuées d'un sonal récurrent, plaqué sur un carton noir où figurent en général le lieu et la date de la séquence qui
suit. Comme le dit Mike Post, compositeur de la (superbe) musique du générique : "Si la série est vraiment
bonne, vous n'avez pas besoin de musique !"
Contrairement à ceux de New York Police Blues, les personnages de
New York District n'ont pratiquement aucune vie privée. C'est avant tout l'histoire du crime qui compte. Un responsable de la chaîne
NBC affirmait ainsi que "Dans New York District, les acteurs sont la cerise sur le gâteau... mais un gâteau parfaitement délicieux.
Ce qui a permis à la distribution de se modifier au fil des années sans que la série en pâtisse. Un des derniers arrivants,
Sam Waterston, déclarait a ce sujet "C'est ce qui en fait tout I'intérêt. C'est très différent
de ma série précédente." Avant d'endosser le rôle du procureur Jack McCoy, Waterston avait en effet interprété le personnage de Forrest
Bedford dans une remarquable production, I'll Fly Away, série dramatique située dans le sud des Etats Unis, en 1958, et ayant pour
thème central les rapports entre Bedford et sa servante noire. L'actrice Regina Taylor, titulaire du rôle, apparaît d'ailleurs dans un
épisode de New York District, où elle interprète un personnage, inspiré d'un cas réel, accusant un politicien de harcèlement sexuel.
Sam Waterston est aussi, rappelons-le, l'interprète inoubliable de La déchirure.
Malgré les limites imposées a l'interprétation, les acteurs se sont impliqués
à un rare degré dans leurs personnages : Noth et George Dzundza (le détective Greevey)
ont suivi des inspecteurs du département "homicides" du West Side de New York. "En les accompagnant, vous comprenez les difficultés de
leur travail et l'acharnement dont il faut faire preuve pour continuer à le faire", confiaient-ils. Le détective Logan est un jeune
policier, un rien cynique et quelque peu réactionnaire, toujours prêt à foncer. Son équipier, Greevey, tout en rondeurs, est plus réfléchi,
plus calme, plus tolérant. Il réfrène souvent la fougue de son jeune collègue. Il sera abattu au début de la deuxième saison, et remplacé
par le détective Phil Cerreta, tout aussi "enveloppé", et au caractère presque identique.
Ce dernier sera grièvement blessé, à son tour, lors d'une "opération de flagrant délit", au milieu de la troisième saison. Muté à un poste
plus paisible, il cédera sa place au détective Lennie Briscoe, un vieux routier désabusé,
toujours à se débattre avec les pensions alimentaires qu'il doit à ses ex-épouses. Tous ces policiers officient sous les ordres du
capitaine Cragen, qui évalue les conclusions de leurs enquêtes avant de les transmettre au bureau du District Attorney, Adam Schiff, un
vieux renard plein d'expérience, tiraillé entre la loi qu'il est chargé d'appliquer et les manoeuvres politiciennes cherchant à étouffer
certaines affaires. Son interprète, Steven Hill, n'est autre que le chef de La toute première
équipe de Mission Impossible. Il est assisté par Paul Robinette, un Noir plus particulièrement chargé des affaires délicates
impliquant des minorités ethniques, et Ben Stone. Ce personnage, le plus marquant de la série (tout au moins de ses quatre premières
saisons, puisqu'il sera remplacé lors de la cinquième), apparaît comme un fou de loi et de justice, mais qui sait se montrer pragmatique.
Il sait que la loi n'est pas parfaite, mais qu'elle reste le seul rempart contre le chaos. Il préfère pourtant un désordre a une injustice.
Dans Récompense mortelle, il réussit à faire inculper une mère et son fils d'assassinat.
Mais, quand il apprend que le témoignage qui a permis de les faire condamner est faux, il n'hésite pas a faire ouvrir un second procès,
a l'issue duquel les suspects sont libérés. Il ne gagne d'ailleurs pas toujours ses procès, car il arrive parfois qu'une erreur de
procédure entraîne leur annulation, on qu'un avocat particulièrement habile réussisse à retourner les jurés à l'avantage de son client.
Certaines de ses victoires sont amères: dans L'exécuteur testamentaire, un jeune yuppie se
suicide, après que Stone, persuade de sa culpabilité, l'a chargé à fond.
Michael Moriarty nous offre une
composition particulièrement passionnée du personnage de Ben Stone. Comme l'explique Dick Wolf : "Ce que Michael réussit à faire ressentir
de manière exceptionnelle, c'est sa moralité profonde et les sacrifices financiers que les avocats doivent consentir. Cela fait partie du
boulot et c'est ce que tous les acteurs doivent communiquer au public. Michael y parvient particulièrement bien.
Michael Moriarty - qui remporta un Emmy pour sa prestation dans Holocauste - est en effet un acteur hors du commun. Extrêmement croyant, il
apporte une grande intensité au personnage, et à une vision personnelle des choses... qui n'est pas toujours du goût de tout le monde sur
le plateau. Joseph Stern, coproducteur exécutif, raconte: "L'itinéraire n'est pas calme, avec lui... Je discute souvent avec lui, mais il
n'en fait qu'à sa tête. Cependant, il nous donne en retour la prestation la plus brillante qu'il nous ait été donné de voir à la télévision.
Il est submergé par l'anxiété que suscite son personnage, mais cette dernière affleure a peine." La raison d'un tel phénomène est simple :
Moriarty n'est pas seulement acteur. Il a écrit deux pièces de théâtre, des poèmes, un roman. Il a également composé plusieurs symphonies,
des hymnes, et enregistré deux disques de jazz. Au cours de la cinquième saison, la tension entre l'acteur et la production atteindra son
paroxysme, et Moriarty s'opposera violemment à Wolf, l'accusant de réduire son rôle a l'écran en représailles, suite a ses prises de
position publiques au sujet de la violence et de la censure à La télévision.
L'autre protagoniste important, central, de la série, c'est la ville de
New York. Christopher Noth considère qu'elle est "la clef de voûte de toute la série. C'est une vedette anonyme. Elle ajoute à la relation
entre les personnages et leur environnement. C'est très subtil, mais quand vous tournez à Harlem, et que Harlem vous entoure… cela a des
effets sur votre prestation !" New York District était, à ses débuts, la seule série dramatique tournée entièrement "on location",
c'est-à-dire sur les lieux de I'action, dans les rues mêmes de New York, ce qui lui confère une authenticité dont aucune autre production
ne peut se flatter. Le producteur Dick Wolf est un amoureux de la ville, à tel point qu'il y produisit d'autres séries, principalement
New York Undercover, dont la particularité est de comporter une distribution "ethnique", puisque les deux personnages principaux
en sont un Noir et un Latino-américain ! Les producteurs de New York District travaillent en étroite collaboration avec le
département de la police de New York et le bureau du procureur, qui assurent le rôle de conseillers techniques.
Le réalisme de New York District ne franchit cependant pas certaines limites: pas de violence, pas de sexe, pas de langage grossier, pas de ces scènes osées qui font apparaître New York Police Blues comme plus "cinématographique" (mais aussi plus "californienne", malgré son réalisme) que la série de Dick Wolf. New York District s'en tiendra fidèlement à ces principes. "Ce que nous faisons apparaît comme étant très réaliste, plus que ce que l'on montre dans la plupart des autres séries. Je suis certain que nous figurons sur la liste noire d'une quantité d'annonceurs publicitaires", déclarait Dick Wolf. Et il a raison. Davantage que le langage utilisé, les sujets traités (à titre d'exemples la tension raciale, l'homosexualité, l'avortement) sont de ceux qui font notoirement fuir les annonceurs. Chaque épisode de la série met, en effet, en scène une enquête en profondeur sur un thème social fort, illustré tout d'abord à travers l'horreur d'un meurtre, puis par les manoeuvres cyniques des avocats et des procureurs. Le point culminant se situe au cours des scènes de réquisitoire finales. Durant sa carrière déjà longue, New York District a ainsi abordé les violences à enfant, la drogue, les criminels de guerre, les brutalités policières, le sida, le viol… en ouvrant toujours l'anecdote sur une question plus générale. Un épisode, Requiem en sous-sol, traitant d'un justicier blanc qui abat deux jeunes Noirs, pose le problème de la peur des Blancs à l'égard des Noirs. La mort d'un dealer paumé et crasseux interpelle la justice à deux vitesses, etc. Les cas traités sont souvent inspirés de faits réels, en dépit de ce qu'affirme l'annonce diffusée en fin d'épisode a partir de la deuxième saison. Ainsi, Meurtre en noir et blanc traite du conflit qui oppose Juifs et Noirs antisémites et Le loup dans la bergerie s'inspire du cas des frères Menendez, meurtriers de leurs parents. Dans l'équipe de production, on fait d'ailleurs référence à un épisode en lui donnant le nom du cas qui l'a inspiré plutôt que son titre officiel. Cette volonté de dramatiser les fictions et de débattre d'un sujet d'actualité à des limites, au-delà desquelles la série pourrait devenir un exercice de style assez malsain. Un épisode, inspiré par l'histoire réelle d'un enfant maltraité dut ainsi être réécrit : la petite file était beaucoup trop ressemblante. Il en fut de même lorsque la série proposa un épisode trop clairement inspiré par l'histoire de Mike Tyson, jugé pour viol. New York District part donc de faits journalistiques pour offrir une réflexion construite, c'est-à-dire tout autre chose qu'un simple effet sensationnel. Wolf s'en est expliqué clairement: "Ce que nous essayons de faire, c'est de trouver un point de départ qui puisse nous entraîner vers une seconde demi-heure au moins aussi passionnante, si ce n'est plus, que la partie purement policière."
Nous laisserons le mot de la fin (pour une série qui n'est pas encore terminée !)
au coproducteur exécutif, Joseph Stern : "Dans ses meilleurs moments, la série s'empare d'un problème et y fait entrer nos gars la tête la
première. Au fur et à mesure qu'ils s'impliquent dans I'arrestation, puis dans le procès de celui qui symbolise ce problème, leur
conscience des choses est trouble, leurs préjugés se révèlent, sont mis à mal et, pour finir, leur comportement se modifie. "
On peut certainement en dire autant pour les spectateurs.
Mais il faut ajouter que, pour le téléspectateur français, les épisodes
apparaissent aussi, étant donné le traitement réaliste des affaires, comme autant de passionnants documentaires sur le fonctionnement,
parfois déroutant pour lui, de la justice américaine.
LA PRODUCTION
Dick Wolf abandonna une carrière dans la publicité pour se lancer dans le
show-business des le milieu des années 70. Après avoir rédigé des centaines de slogans, il écrivit des épisodes de Hill Street Blues,
ce qui lui valut une nomination aux Emmys. Après sa collaboration à Deux flics à Miami, il produisit des séries comma Gideon
Oliver, Christine Cromwell ou l'ultra-violent Nasty Boys. Il produisit ensuite le "pilote" de New York District initialement
prévu pour la chaîne CBS. Impressionnée, la chaîne donna son accord de principe, jusqu'à l'annonce officielle de sa grille de rentrée :
elle préférait renouveler pour une année encore La loi est la loi, plutôt que de donner sa chance à la nouvelle idée de Wolf !
Celui-ci soumit alors son "pilote" à NBC et Brandon Tartikoff qui commanda 13 autres épisodes, qu'il programma d'abord dans la même case
horaire que La loi de Los Angeles, puis, quatre semaines plus tard, dans une case fixe, le mardi à 22 heures. A la fin de sa
première saison, New York District était, de toutes les nouvelles séries dramatiques diffusées, celle dont l'audience cumulée était
la plus forte : première sur vingt-deux ! Michael Moriarty fut nommé pour les Emmys et la série pour les Golden Globes. Par la suite,
elle accumula un nombre impressionnant de récompenses et de nominations, qui occupent trois pages pleines de son dossier de presse !
La deuxième saison vit l'apparition du Docteur
Elizabeth Olivet, interprétée par Carolyn McCormick, et le remplacement de George Dzundza
(le détective Greevey s'était fait abattre dans le premier épisode) par le détective Phil Cerreta
(Paul Sorvino), nouveau partenaire de Logan. Sorvino fut remplacé à son tour, la saison suivante,
par Jerry Orbach dans le rôle du flic vétéran Lennie Briscoe, un policier très sérieux, mais doué
d'un humour très particulier qui le tient un peu a distance des dures réalités quotidiennes.
Sur la demande de la chaîne, désireuse d'élargir le public de la série, les
personnages incarnés par Dann Florek et Richard Brooks
furent remplacés par deux personnages féminins, I'assistante du procureur Claire Kincaid (Jill
Henessy), qui officia aux côtés de Ben Stone, et le lieutenant Anita van Buren (S. Epatha
Merkerson), qui devint la supérieure de Briscoe et Logan. "Une sensibilité féminine s'insinue peu a peu dans la série", déclarait Wolf,
"ce qui permet de s'attacher un peu plus a la victime du crime ou au déroulement de l'enquête."
Pendant sa cinquième saison, la série réalisera son meilleur score
d'audience, et fera partie des 20 séries les plus regardées. C'est pourtant cette saison-là que Michael Moriarty partira, à la suite de ses
conflits avec la production, cédant la place à Sam Waterston, qui entraîna l'adhésion d'un nouveau public. "Michael a produit un travail
fantastique pendant des années, mais Sam a plus de sex-appeal que lui", déclarait Wolf. II est vrai que Jack McCoy, le nouvel assistant du
procureur, est plus agressif, qu'il circule a moto et a la réputation d'avoir des aventures avec ses collaboratrices.
Ecoutons à nouveau Wolf : "Généralement, au bout de quatre ans, les séries
s'essoufflent un peu, c'est pourquoi il est formidable d'avoir Sam avec nous. Il nous offre une seconde vie!"
Cependant, à la fin de cette cinquième saison, Christopher Noth quittera lui
aussi la série. Il était le dernier à avoir fait partie de l'équipe originelle. II est remplacé, depuis septembre 1995, par
Benjamin Bratt, dans le rôle du détective Reynaldo "Rey" Curtis.
En 1993, Dick Wolf lança une série jumelle de New York District,
intitulée Crime and Punishment. Les détectives Annette Rey (Rachel Ticotin), et Ken O'Donnell (Jon Tenney) étaient les protagonistes
de cette production policière, qui allait encore plus loin dans l'exploration du crime, mais n'obtint pas le même succès que sa grande
soeur et fut de courte durée. En 1995, une autre série de Wolf, The Wright Verdicts, avec Tom Conti, ne rencontra elle aussi qu'un
succès d'estime malgré ses remarquables qualités.
Quant à New York District, elle a ouvert la voie a des séries
dramatiques tout aussi réalistes mais plus flamboyantes : Homicide : Life on the Street, une remarquable production de Barry
Levinson ayant pour cadre le département des homicides de la ville de Baltimore et, bien sûr, New York Police Blues de Steven Bochco.
LA DIFFUSION EN FRANCE
Les épisodes de la première saison ont été diffusés par France 3 du 10
septembre au 27 novembre 1994, les samedis et dimanches après-midi a 14 heures. Après une interruption due a la grève des doubleurs,
la diffusion a repris, sur la même chaîne, le 12 mars 1995. Les épisodes de la deuxième saison ont été diffusés le dimanche, d'abord à
14h30, puis a 17h30 et a 21h50 (en août et septembre). Les épisodes de la troisième saison sont diffusés depuis le 17 septembre,
le dimanche après-midi, à 14 heures, de façon intermittente, la série étant souvent remplacée par des émissions sportives.
MODE D'EMPLOI
Comment aborder la série?
Chaque épisode relatant une affaire particulière, il n'est pas nécessaire de commencer par le début.
Comment voir la suite?
Etant donné que certains personnages centraux disparaissent et sont remplacés par d'autres, il est souhaitable de suivre si
possible la série dans l'ordre des saisons.
Temps forts et temps faibles de la série
Les épisodes sont d'une qualité constante. Certains peuvent sembler plus forts que d'autres au téléspectateur, selon l'intérêt
qu'il porte au fait de société abordé par chacune des affaires.
Les épisodes remarquables à ne pas manquer
Première saison : Requiem en sous-sol, Le trompe-la-mort,
L'indifférence qui tue,
Inégalité raciale, L'école du crime.
Deuxième saison : Un flic assassiné, L'asile,
Confiance aveugle, Du berceau au tombeau,
Récompense mortelle.
Troisième saison : Meurtre en noir et blanc,
La vie ne tient qu'à un fil,
Le médecin de la honte, Maquillage,
Souvenir d'Auschwitz.
L'article présenté sur cette page est extrait de
(Pages 178 à 182, 1996 aux éditions Huitième Art)
(Ouvrage malheureusement épuisé)
Voir aussi :
Dossier Génération Séries N°23 par Martin Winckler
Extrait de Les séries télé par Martin Winckler
Article paru dans Télérama N°2802 par Philippe Guedj
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